Livre d'Isaïe (Is 35, 4-7a)
Psaume (145, 7, 8, 9ab.10b)
Lettre de saint Jacques Apôtre (Jc 2, 1-5)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 7, 31-37)

La veuve (cf le Ps) est celle dont le mari lui a été ôté. L’orphelin (cf le Ps) est celui dont les parents lui ont été ôtés. Et dans la Bible Job est celui dont tout lui a été ôté. Et il crie sa colère féroce mais pas son désespoir car il faudra bien qu’un jour « son Dieu » l’écoute !

Le monde d’aujourd’hui à de quoi hurler face à l’injustice, au viol, au meurtre. Face à l’ignorance, à la bêtise humaine, le cœur se soulève et comme le prophète nous entendons dire : « Où est-il donc ton Dieu ? »

Et moi je demande : Mais où donc est passée « l’espérance » ? Celle qui permet de croire et de produire la Foi ! Celle qui ne met pas un point final au bout d’une phrase mais qui la laisse ouverte à l’attente de l’imprévisible qui s’appelle « Providence ».

« Prenez courage, ne craignez pas.
Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu.
Il vient lui-même et va vous sauver. » (Is 35,4)

L‘injustice crie toujours vengeance. Il n’est donc pas inconvenant d’entendre ces mots si durs – vengeance, revanche – dans la bouche du prophète Isaïe. Car il faut à ses yeux que le crime soit lavé ! Il faut que justice soit rendue pour rendre à l’opprimé toute son identité d‘homme ou de femme appelés à vivre dans ce monde en toute dignité. Le prophète est en guerre pour que justice soit rendue. Et dans sa vue, cette guerre et de bon aloi car elle va"délier les enchainés, ouvrir les yeux des aveugles, faire marcher les boiteux, parler les muets, entendre les sourds".(Is 35, 4-6).  Même la nature en sera bénéficiaire !"L’eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides. La terre de la soif en eaux jaillissantes".(Is 35,6) Quelle profusion ! Nous sommes bien loin d’un carnage mais plutôt face à une recréation.

« Comment cela va-t-il se faire » était la question de Marie. Elle fut sans doute aussi celle des auditeurs d’Isaïe. Emerveillement !... attente !... mais il viendra !...  

Mais il est là !  Nous dit le psaume 145, 7-10 !

Encore faut-il que les aveugles souhaitent le voir, que les sourds et les muets souhaitent l’entendre. Et plus encore…, il faut qu’ils acceptent de se laisser faire ! (cf Mc 7, 33)Tout un programme dans notre monde super « moderniste » où l’homme fait d’abord lui-même, par ses propres moyens, tout seul, sans l’aide de personne et encore moins avec l’aide de Dieu. Sauf… quelques uns… qui osent encore croire comme l’aveugle au bord du chemin, comme le boiteux qui supplie en criant, comme les tout-petits qui se laissent conduire comme des enfants jusqu’à Celui qui pose sur eux sa main avec un regard d’Amour ! Alors son cri à Lui, le cri de l’Univers entier, retenti et ordonne : « Effata ! Ouvre-toi ! ».

Dès lors, les eaux jaillissantes se mettent à couler sur ces vieilles terres arides et infécondes. Et le visage de l’homme illuminé est soudain inondé de bonheur : « Je vois Seigneur, augmente en moi la Foi ! » Fontaines intarissables, les larmes sont transfigurées. Désormais cette eau vive ne fait plus craindre la soif. Elle comble jusqu’à l’intime de l’être. Bienfaisante, apaisante, elle nous conduit par le Saint Baptême de l’image à la ressemblance de Dieu.

Recréé, nous pouvons à la suite de Jésus, marcher vers le Royaume.
Et ce dimanche, St. Jacques une fois encore nous dit : 

« Écoutez donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu'il a promis à ceux qui l'auront aimé. » (Jc 2, 5).